En Belgique, la campagne « #HeadUp ! La dignité n’a pas de prix » a débuté fin janvier, avec pour symboles forts la silhouette d’une femme voilée et un poing serré… Quatre associations « Justice and Democracy », « le M.E.E.T » (Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou.te.s), « Muslim Rangers » et « L’Encre des Voilées » ont uni leurs forces pour crier les discriminations que subissent les femmes voilées dans le pays. A travers cette campagne, qui se terminera courant mars, des fonds seront collectés afin de mener des actions en justice dans les cas de discriminations.

Un problème délaissé par les politiques
Ayant remarqué un climat de plus en plus néfaste pour les femmes voilées et des discriminations de plus en plus fréquentes, notamment sur un plan professionnel, les responsables d’associations ont pris la décision de rassembler autour de manifestations, de flashmob, de conférences et de discuter de cette « problématique complètement délaissée par les politiques », indique Nadia Hammoudi, porte-parole du mouvement.

Batman, ninja, Oussama Ben Laden…
Cette campagne permet à chacun de contribuer financièrement en achetant des châles estampillés « #HeadUp », disponibles en différents lieux et que les hommes peuvent aussi acquérir, prouvant qu’eux aussi sont impliqués. Ce 1er février, qui était le « World Day Hijab », jour au cours duquel musulmanes et non-musulmanes à travers le monde étaient invitées à se couvrir les cheveux en solidarité avec les femmes discriminées pour le seul fait de porter le voile, a vu un rassemblement avoir lieu sur Bruxelles où les couleurs de #HeadUp étaient présentes. Nazma Khan, qui a créé cette journée internationale du hijab, était partie d’un constat simple : les discriminations dont elle était victime et les mots prononcés à son égard « Batman, ninja, Oussama Ben Laden, terroriste…« . Des mots que #HeadUp ne veut plus entendre !

« La société a besoin de tous ses éléments pour son avancement »
Farida fait partie de ces femmes qui soutiennent #HeadUp. « Ce qui me pousse à soutenir cette campagne, c’est le fait que j’espère toujours que les choix soient respectés. Nos jeunes prennent la relève et cela fait sincèrement plaisir à voir. Je ne voudrais pas qu’à leur tour ils soient déçus. J’aimerais tellement que la cause gagne. Il est important que les droits et libertés soient respectés de la même manière pour tous. Que ces jeunes femmes musulmanes aient la possibilité de s’impliquer pleinement dans nos sociétés occidentales. Qu’elles puissent s’y épanouir totalement. La société a besoin de tous ses éléments pour son avancement et pour que le tout évolue sainement, chacun devrait y trouver sa place, sans distinction. L’exclusion équivaut à produire l’irréparable ! » Elle a elle-même déjà été victime de discriminations. « J’ai subi de multiples discriminations. A l’école, lors des stages, et même après, à différents entretiens d’embauche. C’était flagrant que mon voile dérangeait dès que j’apparaissais. Certains n’avaient pas assez de cran ou bien avaient trop de tact que pour me le dire directement. J’ai donc dû entendre des raisons ridicules de refus de poste, que je réfutais mais qui ne changeaient absolument rien à leur décision. Par la suite, j’ai vécu cela avec mes filles et puis d’autres filles également. Elles n’ont jamais eu le droit de s’inscrire dans l’école de leur choix. Elles ont dû se diriger dans les seules écoles qui n’interdisaient pas encore le port du voile. Je ne suis pas la seule à avoir vécu ces discriminations et je pense que la plupart des femmes victimes de cela ont dû constater que ces injustices se sont intensifiées après les événements du 11 septembre ».

un #HeadUp avec le sourire

La Journée de la Femme…
Sur les réseaux sociaux les bannières et affiches se partagent. Les bénévoles sont présents à travers le pays. Symbole fort, cette campagne doit prendre fin le 8 mars. Cette fameuse Journée de la Femme… qui représente entièrement les femmes voilées.