Lundi 31 décembre. Dernière journée complète passée en Palestine. Le temps est passé si vite. Le retour est pour bientôt et il est difficile de ne pas y penser.
Les agriculteurs et la zone tampon…
En arrivant à Juhorad Dik, à l’est de la Bande de Gaza, nous mettons les pieds à la campagne. Nous sommes proches de la frontière avec Israël. Le soleil est déjà haut dans le ciel. L’odeur de la terre. Les figuiers de barbarie. Les oliviers bien évidemment. Toutes sortes de cultures de légumes également. S’écarter de la ville est important pour découvrir un autre aspect de la Bande de Gaza. Une autre composante de la société palestinienne également touchée par le blocus. Les agriculteurs subissent la zone tampon, un espace auquel ils ne peuvent pas accéder, pourtant sur leurs terres. Une zone fertile qu’ils ne peuvent pas exploiter. Nous nous approchons de plus en plus des barbelés qui délimitent ce pan de terre où ne nous pouvons pas aller. A nos côtés se trouvent des agriculteurs qui n’ont pas mis les pieds là où nous sommes depuis des années. L’instant est fort !
Cette zone tampon fait une centaine de mètres. Et de l’autre côté de ces mètres, se trouvent des patrouilles israéliennes. Notre présence attire l’attention les militaires dans une Jeep. Une autre arrivera par la suite.
Là haut dans le ciel, un ballon d’observation doit également être en train de décrypter nos gestes.
Cette fois-ci, les militaires ne tireront pas. Mais les Palestiniens peuvent être les cibles de tirs même en cultivant à une distance autorisée. Les agriculteurs, comme les pêcheurs d’ailleurs, sont sans cesse menacés et risquent de perdre la vie simplement en travaillant.
Une partie de football…
Après une rencontre avec le Ministre des Sports dans l’après-midi, nous rejoignons un terrain de football juste sur l’ancienne colonie de Netzarim. Un match doit se jouer entre l’équipe palestinienne d’Al-Hilal et une team faite avec différents membres de notre mission.
Les Palestiniens donnent du fil à retordre à nos joueurs qui ne l’emportent que par un but d’avance. Cette rencontre est un symbole et rappelle qu’à quelques kilomètres à peine, du côté israélien, l’Euro de football des Espoirs doit avoir lieu en juin 2013. Israël qui a bombardé le Stade de Palestine. Israël qui a dans ses geôles des footballeurs, comme Mahmoud Sarsak, aujourd’hui libre. La campagne On Peut Pas S’en Foot dénonce cette organisation !
Bonne année à Gaza !
La nuit est tombée sur la Palestine. Nous nous préparons afin de recevoir les Palestiniens rencontrés au cours de nos jours ici à Gaza et invités à passer la soirée avec nous pour le passage à la nouvelle année. Falafel, hemouss, chocolat… Musiques palestiniennes mais aussi européennes. Nous profitons tous de l’instant en discutant en français, en arabe et en anglais. Et lorsque minuit a sonné, que nous nous sommes souhaités la bonne année, chacun est rentré de son côté. Certains membres de la délégation ont profité des derniers instants pour discuter. Avec en tête le fait que dans quelques heures, le moment du retour sera arrivé et qu’il faudra se séparer de la Palestine.
A SUIVRE…