Dans les écoles françaises, les élèves ont rejoint les bancs et l’ambiance studieuse a retrouvé sa place. En France, d’après le site du Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 12 340 000 écoliers, collégiens et lycéens étaient concernés par cette rentrée scolaire 2015-2016. Et pendant ce temps ailleurs…
Des enfants privés d’école
L’UNICEF publiait un rapport le 3 septembre dernier au sujet de « l’Education sous les tirs (sous le feu) ». Plus précisément sur la privation d’étudier que les enfants subissent au Moyen-Orient, en raison de la guerre, prenant également en compte l’Afrique du Nord. Et dans ces régions, les différentes analyses parviennent à la même conclusion : l’école est un lieu d’opportunités lorsque le cadre de vie n’est que violence et instabilité. En effet, les enfants retrouvent en étudiant une certaine normalité et « ont des espoirs pour le futur », précisait Anthony Lake, Directeur de l’UNICEF. Pourtant de la Syrie au Soudan, de la Libye au Yémen, plus de 13 millions d’enfants seraient privés d’école en raison des conflits armés. En Syrie, parmi les plus de 7,6 millions de déplacés à travers le pays et les 4 millions de réfugiés en Turquie, Liban, Jordanie et dans le reste du monde, se trouvent des enfants : des écoliers, collégiens, lycéens. En Syrie et en Irak, les déplacés, installés souvent dans des camps en Turquie, ont des enfants qui ont déjà manqué plusieurs années d’enseignement. En Libye, 1/3 de la population est touchée par l’escalade de la violence depuis mai 2014, avec encore des répercussions sur les enfants. Au Soudan, les estimations de 2,9 millions de déplacés permettent là encore de dire que les enfants sont privés d’école.
MAYDE, écoles prises pour cible !
Des salles de classe marquées par des tâches de sang mais aussi des impacts de balles voire même d’obus. 8850 établissements scolaires ne peuvent plus servir pour enseigner dans la région. Ils ont été endommagés, détruits. En Syrie, dans les zones contrôlées par le pouvoir encore en place, l’école publique est maintenue, le programme scolaire est suivi et des examens ont lieu. Dans les autres zones sous contrôle des groupes d’opposition d’une part et de DAESH d’autre part, les programmes sont « revisités ». Au Yémen, en août dernier, des milliers d’écoles ont été fermées, rendant impossible la rentrée pour 1.8 million d’enfants. En Irak, les écoles servent de refuges aux familles. Tout comme dans la bande de Gaza où les familles déplacées ne peuvent faire autrement que d’habiter dans les écoles, leurs maisons ayant été détruites et les reconstructions prenant du temps ou n’ayant pas lieu. D’ailleurs dans cette même bande de Gaza, pour la rentrée scolaire 2014-2015, juste après l’opération militaire israélienne, 500 000 enfants n’avaient pu retourner à l’école. Leurs écoles avaient été détruites ou sévèrement touchées. Un établissement de l’UNWRA avait même été pris pour cible. Les établissements scolaires considérés donc comme des lieux de sécurité ne le sont en réalité pas ou plus dans l’esprit de ces enfants.
Enfants et professeurs psychologiquement affectés
Les professeurs, éducateurs doivent faire face à l’enseignement donné à leurs élèves mais aussi à leurs traumatismes. Fuir la guerre, avoir perdu des parents, être orphelin… Le corps enseignant tente de leur redonner un semblant de vie normale. Dans le cas de la bande de Gaza, un enfant né en 2008 par exemple, a déjà vécu trois guerres, en 2008, 2012 et 2014. Tandis qu’aujourd’hui il a à peine 7 ans ! Côté professeur, les enseignants paient le prix fort puisque depuis le début du conflit en Syrie, 52 500 d’entre eux ont dû quitter leurs postes pour protéger leurs vies. Certains, bien que réfugiés, tentent d’enseigner à nouveau comme cette ancienne directrice d’école de Mossoul, Eman Farag, qui dirige une nouvelle école à Kirkouk. « Les événements ne m’arrêteront pas. Ils me motivent pour continuer. Nous avons des problèmes mais nous trouverons des solutions », disait-elle.
Faire avec les moyens du bord
Ces pays en guerre voient malheureusement leurs écoles devoir faire sans moyen ou très peu. Dans la bande de Gaza, les écoles sont surchargées. Au Soudan, le domaine de l’enseignement n’est pas une priorité pour le gouvernement. Donc, la formation des professeurs en souffre et la qualité de l’enseignement également, tout comme au Yémen. Par ailleurs, dans des pays d’accueil comme le Liban et la Jordanie, les capacités dans les établissements sont souvent dépassées. Parvenir à assurer un enseignement scolaire aux enfants du Moyen-Orient, mais aussi en Libye, au Soudan, est un défi de taille. Certains enfants n’auront jamais de rentrée scolaire 2015-2016 ! Mais il faut féliciter tous les autres enfants qui malgré tout parviennent à étudier, à décrocher d’excellents résultats. L’éducation prenant le pas sur la guerre. Il faut applaudir ces professeurs qui n’abandonnent pas la connaissance !
Afin de retrouver ce rapport direction : http://www.unicef.org/mena/Education_Under_Fire.pdf