Cela s’est passé jeudi dernier au sein de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Mahmoud Abbas est venu demander à l’ONU de donner à la Palestine le statut d’état observateur non membre. L’issue était connue bien avant le vote, la Palestine allait gagner ce pari. Au moment M, il y avait ainsi les états qui ont voté pour, ceux qui ont voté contre et ceux qui se sont abstenus.
Les membres de l’assemblée l’avaient très largement applaudi avant sa prise de parole. Dans son discours, Mahmoud Abbas avait exprimé de nombreuses choses « Il existe une occupation qui doit prendre fin. Il existe un peuple qui doit être libéré. Le peuple palestinien s’est relevé des cendres de la Nakba, dont le but était d’expulser le peuple palestinien tandis qu’il était enraciné sur cette terre. » Cette date choisie pour se présenter à l’ONU représentait le 65ème anniversaire de l’adoption de la résolution 181 qui prononçait la partition de la Palestine en deux états avec la création de l’état d’Israël en 1947. Mahmoud Abbas replaçait donc le 29 novembre dans les mémoires.
« La Palestine vient aux Nations Unies alors qu’elle panse toujours ses plaies après l’attaque meurtrière israélienne. Elle enterre encore ses martyrs. Le peuple palestinien cherche toujours un souffle de vie. La Palestine se présente à l’Assemblée Générale des Nations Unies car elle croit en la paix et son peuple en a besoin. Nous sommes ici pour exprimer notre conviction que la communauté internationale doit saisir la dernière chance de cette solution à deux états. La communauté internationale doit protéger les fondements de la paix. Certains s’abstiennent de condamner l’occupation israélienne et mettent donc victimes et bourreaux sur un même pied d’égalité. Nous ne sommes pas là pour enlever la légitimité à l’état israélien mais pour parler de la légitimité d’accepter l’indépendance de la Palestine. Nous ne renoncerons pas. Nous ne nous découragerons pas. Notre détermination ne faiblira pas ! »
138 voix pour. 9 voix contre. 41 abstentions… Que change donc ce statut ? Sur le terrain, dans les territoires occupés, rien ne changera. Mais ce nouveau statut donnera accès à la Cour Pénale Internationale, ce que d’ailleurs les Israéliens et les Américains redoutent fortement. Alors cette victoire est un symbole, un espoir. Les négociations seront-elles relancées ? Quel moment choisira l’Autorité Palestinienne afin d’aller devant la Cour Pénale Internationale (CPI) pour porter plainte contre Israël, sa colonisation grandissante et ses crimes de guerre ? Et si c’était bientôt ?