Le génocide des Rohingyas raconté : « D’abord, ils ont effacé notre nom »

Le génocide des Rohingyas raconté : "D'abord, ils ont effacé notre nom"

Avec Sophie Ansel, Habiburahman raconte le calvaire d’être un Rohingya dans une Birmanie qui a fait des membres de cette communauté des individus apatrides et des parias. D’abord ils ont effacé notre nom est un ouvrage émouvant mais également révoltant mettant en lumière un génocide dont Aung San Suu Kyi, pourtant Prix Nobel de la Paix birmane, nie l’existence. D’ailleurs reçue en Australie, elle sera accueillie par la manifestation organisée par Habiburahman le 17 mars.

Les Rohingyas ou l’ethnie interdite

Nationalistes et militaires ont transformé les Rohingyas en ethnie vouée à ne plus laisser aucune trace dans le pays. Vivant en Arakan, ils sont traités avec mépris et leur vie est un véritable enfer. Victimes du racisme des moines bouddhistes extrémistes notamment, ils subissent un apartheid les isolant, les déplaçant, les assassinant. Habiburahman va quitter son village. Il va voyager à travers la Thaïlande, la Malaisie. Vendu pour travailler sur des bateaux de pêcheurs et dans des plantations de caoutchouc, l’esclavage moderne est en marche sans possibilité de s’installer durablement sur place. Il finira par rejoindre l’Australie et Melbourne plus précisément. Un exil au péril de sa vie !

La rencontre entre Sophie Ansel et Habiburahman

La journaliste Sophie Ansel se rend en 2005 en Birmanie. Installée notamment à Sittwe, elle se lie avec la population rakhine bouddhiste. Voyageant dans le pays, elle se rend dans des villages rohingyas où elle voit la haine et le mépris des Rakhines pour cette ethnie. Cette situation la mène en Malaisie où elle rencontre Habiburahman en 2006. Ce dernier va lui raconter sa vie en Birmanie, son parcours, les périls qu’il a connus à travers la jungle et la mer sans parvenir à trouver de pays qui puisse le protéger. Mails, conversations Skype, interviews vidéo…, ce sont de nombreux échanges que Sophie Ansel a utilisé afin d’écrire D’abord ils ont effacé notre nom. En détention en Australie, Habiburahman a partagé sa vie, ses sentiments afin que la journaliste puisse ressentir et retranscrire sa mémoire.

Les nouvelles de la famille de Habiburahman

Malheureusement, les nouvelles des proches de Habiburahman sont préoccupantes. Tous sont des situations précaires et fragiles. Dispersés, ils tentent de se relever et de fuir. Sa grand-mère, ses oncles, tantes… sont coincés en Arakan. Des membres de sa famille sont aussi morts, ont disparu. Sa mère a fui l’Arakan. Ses soeurs ont été arrêtées et torturées en Birmanie. Puis, elles ont fui vers le Bangladesh, l’Australie et la Norvège. Son frère est en Chine. Cependant tous restent des apatrides.

Dans cette vidéo, Habiburahman dit : « Un océan me sépare de mon pays mais plus que jamais j’ai le coeur ancré en Arakan. Ma mémoire et ma voix pour relayer notre histoire. Les mots pour dénoncer et graver notre vérité » . Cette vérité nous pouvons la lire dans D’abord ils ont effacé notre nom.

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