Livre : « Ainsi parlait ma mère » de Rachid Benzine

Livre : "Ainsi parlait ma mère" de Rachid Benzine

C’est l’histoire d’un fils qui faisait sans cesse la lecture du même ouvrage à sa mère. Lire du Balzac au point que maman ne pouvait que connaitre le texte par coeur. Cela n’a pas cessé jusqu’à l’accompagner sur le lit où son corps, fatigué par un itinéraire qui a débuté au Maroc pour finir en Belgique, est là en train de se reposer. Avec émotion, Rachid Benzine nous invite dans cette relation mère-fils.

L’amour des livres

Grâce à un père en charge du pilon pour des maisons d’édition de son vivant, Rachid Benzine a été entouré d’ouvrages et de magazines en tous genres qui étaient ramenés à la maison lorsqu’ils échappaient à la destruction. Pas étonnant alors qu’il soit devenu un passionné de littérature, même un Professeur de Lettres. Nullement une coïncidence que ce soit un livre, « La Peau de chagrin » – par Balzac – qui soit l’hymne de cette relation mère-fils. Sans savoir précisément pourquoi ce titre, cette femme qui ne sait pas lire se fiera à la lecture de son enfant. Un ouvrage venant cohabiter avec la passion pour les chansons de Sacha Distel.

Dévouement pour sa mère

Chaque enfant a sa trajectoire, parfois loin de la maison familiale. Celle de Rachid Benzine l’a menée à se rapprocher de sa mère, veuve depuis déjà longtemps. Alors il va venir s’installer à ses côtés pour prendre soin d’elle au quotidien, dans un deux pièces de Schaerbeek. Etre auprès d’elle pour l’accompagner, comme elle l’a fait elle-même pour sa famille tout au long de son existence. « Je la soigne, je la change, je la lave, je l’habille », écrit-il. Benjamin d’une fratrie de cinq enfants, célibataire et sans progéniture, il devient cette aide au quotidien et ce compagnon de route

Une mère qui a tout donné

Rachid Benzine nous présente une maman s’étant sacrifiée pour sa famille tout comme au service de patronnes exigeantes. Sans jamais demander quoique ce soit en retour, dans la crainte de déranger. L’auteur lui-même va de découverte en découverte à son sujet. Ayant cette image d’une maman au français maladroit et à l’accent marocain prononcé, il prend conscience de ce qu’elle a enduré. « Quand on est gosse, on aime sa mère. Et la voir se ruiner la santé pour gagner de quoi vous faire manger, vous vêtir, vous loger et vous distraire ne vous émeut pas plus que ça. (…) Comme si une mère n’était faite que pour servir les siens  » .

Ce livre est un véritable hommage à cette maman omniprésente dans la vie de Rachid Benzine. Une histoire à laquelle on ne peut que s’attacher ! Quel reproche faire à ce contenu ? Peut-être qu’il soit trop court, quoique c’est certainement cela qui permet d’aller à l’essentiel : l’amour d’un fils pour sa mère et même son admiration.

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Quel a été mon passage préféré

« Ma mère est une citadelle imprenable, celle où je me suis toujours réfugié avec confiance, certain qu’elle me défendrait contre vents et marées. Ses bras sont mes remparts. Que faire quand ils seront tombés ? J’y pense et je pleure. J’y pense et le courage me manque. J’y pense et puis le présent me rappelle. Elle est encore là. Je dois rester dans le « maintenant », me nourrir de chaque instant, de chaque sourire, faire de chaque moment une éternité. Je dois être là. L’après me rattrapera bien un jour. Mais pas tout de suite… pas aujourd’hui  » .

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Si vous n’avez pas encore lu l’ouvrage « Lettres à Nour » du même auteur n’hésitez pas à lire l’article publié sur le blog à ce sujet => ICI

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