En décembre 2015, il y a presque un an, je découvrais le livre « Le bonheur est parti avec toi ». L’histoire de Samira Laakel, pleurant sa fille Nora partie de Belgique pour rejoindre la Syrie, avec son mari qu’elle venait juste d’épouser. Une mère pleine de questions et regrettant de n’avoir rien vu. Des pages déchirantes et extrêmement émouvantes. J’en avais justement fait un édito (à relire ici « 07/12/2015 – « Le bonheur est parti avec toi »… en Syrie »). A présent voici « Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? ».
Nour est partie pour Falloujah
Ainsi, dernièrement, je suis tombée sur le livre de Rachid Benzine, notamment enseignant et islamologue. En lisant le titre « Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? », une similitude m’est apparue avec l’ouvrage de Samira Laakel : voici des pages qui s’adressent certainement à un enfant parti sans avoir laissé entrevoir quoique ce soit. A la lecture c’est effectivement cela, bien que Rachid Benzine ait imaginé les personnages. Il y a ce père, décrit comme professeur de philosophie, vivant au Maroc (certainement) et puis cette fille Nour, un prénom qui signifie lumière, partie pour l’Irak et la ville de Falloujah. Ce livre retrace leurs échanges épistolaires.
Un père et sa fille à des années lumières
Tout les oppose alors qu’auparavant tout les unissait. Leurs visions du monde dans lequel Nour a décidé de vivre en Irak sont complètement différentes. Nour ne voit que du bonheur : mariée à Akram rencontré sur internet, qu’elle considère comme un homme fort, défenseur d’un islam sans mécréants. Elle est persuadée qu’elle peut contribuer à libérer l’Irak sans se rendre compte qu’elle cautionne Daesh. Tellement habitée par son jihad, elle souhaite que son père la rejoigne. Ce dernier tente de la raisonner en analysant les exactions à Falloujah mais aussi en lui parlant de la mère de Nour décédée et des souvenirs si tendres du passé.
Et si ils se retrouvaient finalement ?
Au fil des pages, le père et la fille ne s’entendent guère marquant parfois même une certaine rupture voire un énervement dans ce qu’écrit Nour. Elle est enthousiaste là où elle se trouve et ne comprend pas le point de vue paternel. Cependant un fait va rapprocher Nour de son père. En effet la jeune femme devient mère. Elle accouche d’une petite Jihad lui faisant signer l’un de ses courriers par « Ta petite Nour que sa petite Jihad a rendue à l’humanité ! ». Une situation qui pousse son père à la supplier de rentrer, à ouvrir les yeux. Elle ouvrira finalement les yeux mais bien trop tard…
Nour et Nora n’ont pas en commun que la ressemblance des prénoms. Elles ont toutes deux mis les pieds dans un autre monde se présentant à elles comme parfait, pur et respectant l’islam. Un monde qui leur apporterait une liberté recherchée, d’après elles mais qui les a finalement faites prisonnières de pensées obscures. Malheureusement…
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