Focus sur le football féminin marocain avec Fatima Bartali

Le Maroc s’apprête à recevoir la Coupe d’Afrique des nations féminine de football en juillet prochain. Cette quatorzième édition regroupera douze équipes. Un événement de taille tombant à pic dans le royaume qui travaille sur le développement du ballon rond au féminin. Focus sur ce sujet avec Fatima Bartali, consultante football féminin et précédemment responsable communication à la Ligue nationale marocaine de football féminin.

Une CAN puis un Mondial

« Je suis arrivée il y a un an et demi au Maroc pour travailler dans le domaine du football et le projet de développement du football féminin lancé par la FRMF et le Président Fouzi Lekjaa m’intéressait particulièrement » , explique Fatima. Sur le sol marocain un événement de taille devrait justement faire la promotion de ce football : la CAN. « Cela peut susciter plus d’intérêt. Nous allons respirer football durant un mois avec trois sites accueillant les matchs : le Stade Mohammed V à Casablanca et les Complexes Moulay Hassan et Moulay Abdallah, à Rabat » , précise Fatima. Les quatre demi-finalistes seront qualifiées pour le Mondial 2023 et deux tickets supplémentaires pour les barrages sont offerts à l’Afrique. « Nos joueuses, le staff, le coach… Nous avons tout pour atteindre l’objectif de victoire. Par la suite, lors du Mondial, il faudra jouer face aux meilleures équipes du monde, avec un style différent de ce que l’on retrouve sur le continent africain. Il s’agira d’une autre aventure exceptionnelle et inédite » , dit Fatima. Depuis la fin 2020, c’est un français que l’on retrouve aux commandes de la sélection avec Reynald Pedros. « Il est arrivé dans un pays dont il ne connaissait pas le championnat et a su créer de très bonnes conditions de travail. Nous avons intégré le top 10 africain en l’espace de deux ans » , précise Fatima. Précédemment, le Maroc a d’ailleurs battu le Cameroun en match amical, une équipe parmi les plus performantes du continent.

Un football qui se professionnalise

Le football au féminin au Maroc a fait du chemin. « Cela s’explique par le projet de développement lancé par la Fédération royale marocaine de football avec la Ligue nationale de football féminin sans oublier la Direction technique nationale et les Ligues régionales » , explique Fatima. Ce projet est un contrat d’objectifs sur quatre ans et chaque saison, un palier est à passer. Le premier a été la professionnalisation du championnat avec deux divisions. « Nous sommes passés de l’amateurisme à la professionnalisation avec plus de quarante clubs. Dans les staffs, des diplômes sont exigés spécifiquement aux postes occupés. Les filles ont des contrats avec un salaire minimum. Du côté des stades, nous avons une sélection de pelouses » , énumère Fatima. Au niveau administratif et financier, des assemblées générales doivent être programmées, des demandes de subventions réalisées… De plus il y a eu la création de deux championnats nationaux, U15 et U17. « Les filles souffrent d’un manque de formation contrairement aux garçons qui intègrent tôt des équipes. Les U15 et les U17 permettront de préparer les équipes Senior de demain » , explique Fatima. Au contrat d’objectifs, s’ajoute la formation de 1000 cadres : coachs, préparateurs physiques… « Les femmes sont omniprésentes : dans les staffs, les comités, à la présidence des clubs. Cette volonté est affirmée par Fouzi Lekjaa, Président de la Fédération royale marocaine de football, un soutien de taille pour le football féminin » , met en avant Fatima.

Un travail de la Fédération, de la Ligue et des clubs

Ce fort développement du football féminin au Maroc est le fruit d’un travail impliquant plusieurs acteurs. La Fédération, la Ligue et les clubs sont des pièces maîtresses du puzzle évidemment. « Chacun agit à son niveau. La Fédération chapeaute l’administratif, le financier et accompagne les clubs. La Ligue développe et gère les championnats. Enfin les clubs font un travail de fond pour coller aux exigences et il faut dire que tenir tout au long de la saison est une tâche difficile » , décrit Fatima. Si la Fédération est bien présente, c’est aux clubs de faire le nécessaire afin de trouver davantage de subventions à travers le sponsoring notamment, en plus de l’enveloppe budgétaire qu’affecte la Fédération. « Aujourd’hui nous pouvons nous vanter d’avoir un football féminin qui se joue partout dans le pays. Il n’y a pas de disparité : du nord au sud, de l’est à l’ouest. Saidia, Berkane, Dakhla, Laayoune, Khouribga, Safi… Chaque région a ses clubs, ses infrastructures et ses matchs du week-end. C’est beau à voir. De plus, grâce à la professionnalisation, nous avons des familles qui sont rassurées de savoir leurs filles bien entourées, avec un salaire et se déplaçant pour les rencontres en toute sécurité » , se félicite Fatima.

Fatima Bartali – qui est d’ailleurs très présente sur Instagram (ici) et Twitter (ici) – insiste sur l’importance de mettre en avant le football féminin marocain tout particulièrement dans les médias. La CAN de juillet devrait être d’une grande aide, suscitant certainement mêmes des vocations !

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