22 novembre 2012 : Gaza, le jour d’après…

Jeudi 22 novembre. 19h06 à Paris. 20h06 à Gaza. Les embouteillages ont repris. Du ciel gazaoui, tombe la pluie, il n’y a plus de bombe. « Aujourd’hui j’ai fait le tour de la ville. J’ai revu mes amis. Il y a une ambiance de fête. D’ailleurs, le gouvernement a décrété que le 22 novembre était à présent le jour de la Fête Nationale. C’est le jour de la victoire. » En marchant dans les rues de sa ville, Amir a tout de même un choc en voyant ces maisons détruites, ces ruines. Mais il parle avec optimisme. « Samedi, les écoles, les universités vont ré-ouvrir leurs portes. Les fonctionnaires vont aussi retourner à leurs postes. Les rues ont commencé à être nettoyées. Les gens se rendent visite. Et surtout, les parents des martyrs se disent que ce sont grâce à leurs enfants tués qu’on a gagné ! »

Israël est donc parti après avoir bombardé jusqu’à la toute dernière minute. « Une fois que le cessez-le-feu a été annoncé, tout le monde est sorti dans la rue sans avoir peur. Les gens étaient fiers et contents. Mais le combat n’est pas fini et il faut faire pression afin de punir Israël qui commet des crimes et qui continue le blocus ! » Pour Amir, la construction dépend de tous. Des Palestiniens, bien sûr, mais aussi de la communauté internationale. Il faut aider d’urgence ceux qui n’ont plus de toit. « Tout est détruit. Tout est cassé. On entre dans certaines maisons par les fenêtres. Il n’y a plus de porte ! Les impacts des bombes sont immenses. En huit jours seulement, Israël a déversé toute sa haine ressentie à notre égard. »

Les Gazaouis se bousculent au marché, font leurs courses après les jours enfermés. « Les familles sont aussi allés dans le grand jardin du centre ville comme un jour de l’Aid. On se relève. » Amir a beaucoup de projets pour la suite. Retourner à l’université afin de voir les étudiants. Ramener les ouvrages qu’il a achetés en France et s’occuper de la médiathèque. Réfléchir à un programme d’activités. « Lundi je vais au forum francophone et je vais aussi retourner dans la tour Al-Shourouk pour voir ce qu’il reste de l’endroit où je donnais mes cours de français. Bien sûr, je vais continuer à faire le tour des quartiers. » Amir souhaite faire passer un message. « J’aimerais écrire à tous ceux et toutes celles qui ont manifesté et qui manifestent pour nous, qui m’ont appelé pour voir comment était la situation. Il y a une différence entre 2008 et aujourd’hui. La communauté internationale n’a pas réagi de la même manière et surtout le printemps arabe a aussi changé les choses. Ce n’est pas le luxe c’est vrai mais on voit des changements grâce à l’Egypte notamment. Il y a un proverbe arabe qui dit que celui qui ne remercie pas les gens, ne remercie pas Dieu… Alors merci ! »

3 réflexions sur “22 novembre 2012 : Gaza, le jour d’après…

  1. Très joli le proverbe sur le merci.

    Alors déjà au moins, « merci » à vous deux (en vrai trop de trucs ressentis pour réussir à les faire passer dans ce seul mot; mais bon ! y’en a pas d’autre en même temps)

    et aussi, même s’il est fort peu probable qu’il le lise un jour, juste parce-qu’il m’a trop donné envie de le lui dire plein de fois, un merci spécial à un pharmacien, qui ce matin a spontanément fait une entorse au règlement en me procurant des antibiotiques sans ordonnance quand il a su que c’était pour la Palestine. En plus il a passé du temps à bien regarder les marques des médicaments et les dates de péremption, et il a offert 2 boîtes d’antibiotiques pour enfants qu’il a tenu à rajouter à mon sac au moment où je repartais. Le tout en étant extrêmement gentil et calme et alors que je ne lui avais strictement demandé aucune faveur et qu’il ne me connaissait absolument pas.

  2. Merci est a Toi Amir,je ne te connais meme pas et j reassess k t es un frere déjà,ah enfait je suis fille unique!!et un frere autant k Toi seras le bien venu a ma vie!!felecitation pour tt les palestiniens,tonight sleep wellllllll ghaza,we love you all from morocco

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