Plusieurs fois titrée au cours des compétitions, décorée de la Légion d’Honneur, Assia El Hannouni est aujourd’hui une athlète paralympique à la retraite du côté de la Bourgogne. Ses débuts en athlétisme, son parcours… Elle les aborde pour le blog.
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« Très jeune j’ai commencé à aimer l’athlétisme. Je suivais les compétitions à la télévision. En 1992, je regardais les performances de Marie-José Perec et je me disais que je voulais être comme elle. » A l’époque Assia a dix, onze ans et se retrouve souvent parmi les meilleures performances durant les cours d’éducation physique et sportive à l’école. La suite est logiquement son inscription en club. Atteinte d’une maladie dégénérative qui lui fait perdre peu à peu la vue, Assia a aujourd’hui un gros palmarès à son actif et pour elle, avoir un handicap n’a rien à voir avec la performance. « Il faut se faire violence afin de réaliser de bons résultats. En athlétisme, je m’entraînais tous les jours et tous les jours c’était une souffrance. Mais il y a cette satisfaction d’atteindre l’objectif fixé. »
Gagner et grandir…
Entre les championnats d’Europe, du Monde et les Jeux Paralympiques, la victoire qui est la plus marquante pour Assia est sa médaille d’or au cours des 400 mètres des Jeux à Londres. « J’avais pour objectif de ramener deux médailles d’or. Un challenge fixé deux ans auparavant. D’habitude c’était mon entraîneur qui me challengeait. Le fait de me lancer moi même ce défi et y parvenir m’ont fait grandir. Je suis devenue une femme. » Elle voulait aussi finir sur cette belle note avant de prendre sa retraite sportive. Au cours de sa dernière olympiade à Londres, l’athlète a également été porte-drapeau. Un rôle qui a suscité chez elle la joie, la satisfaction… mais aussi la pression. « J’étais la première à rentrer. J’emmenais avec moi mon équipe dans le stade mais je l’emmenais aussi vers la victoire. Cette responsabilité vaut d’être irréprochable, un exemple et de gagner. »
Reconnaissance de la France
Décorée de la Légion d’Honneur, une récompense allant au delà d’une médaille au cours de compétitions, cette reconnaissance est celle de la France. « Voir mon nom, un nom maghrébin aux côtés d’autres qui sont européens, m’a rendue fière. » Quand on l’interroge sur la situation du sport paralympique aujourd’hui, Assia est optimiste. « L’image change d’olympiade en olympiade. Au cours des Jeux de Londres, les Anglais ont fait beaucoup. Olympique et Paralympique en sont arrivés presque à être au même niveau. Ca ne peut qu’aller progressivement. » Cependant, la France a encore un long chemin à faire car trop souvent les différences sont vues comme des barrières et dernièrement Assia a d’ailleurs donné une conférence sur le thème du handicap.
Le regard vers l’avenir
« Je veux prendre le temps de discuter avec les autres. On me reconnaît souvent dans la rue et on discute avec moi. C’est flatteur. La médiatisation doit être utilisée pour des projets. » Donner des conférences mais aussi tourner son regard vers le Maroc, terre de ses parents, afin de s’investir dans le sport paralympique, ainsi sont certains des souhaits de Assia pour le futur.