Le livre Le fils de Zahwa, de Settat à Casablanca jusqu’à Paris

Le livre "Le fils de Zahwa", de Settat à Casablanca jusqu'à Paris

Rien qu’en lisant le billet de Assmaâ Rakho-Mom sur son blog www.bookapax.fr afin d’expliquer « pourquoi ce livre ? », j’étais déjà convaincue que Le fils de Zahwa, paru aux Editions du lamantin, me plairait. Parce que je me disais que j’y retrouverais certainement l’ombre de mon père, parti de Ahermoumou dans les années 70 pour rejoindre Crémieu dans le département de l’Isère. En ayant achevé ma lecture, j’en suis venue à la conclusion que je ne m’étais pas trompée.

Des descriptions si attachantes

L’auteure raconte sa propre famille mais surtout son père Amine qui est donc Le fils de Zahwa dans le roman. Le tout dans un voyage entre Settat et Casablanca, Bouznika, Tanger… l’Espagne puis la France. Tous les personnages sont attachants avec les descriptions qui en sont faites. Amine, le personnage principal, est volontaire et dévoué aussi bien à son père qu’à sa mère. Il est sincère dans ses liens familiaux, fraternels et amicaux. Très débrouillard, ses traits de caractère nous poussent à l’apprécier. Quant à sa mère Zahwa qui semble très injuste par moment, elle donne d’abord envie de l’apprécier pour la seconde d’après la détester. Mais une évidence, elle fait partie de ces femmes que l’on dit « hadga » en dialecte marocain, capable de déplacer des montagnes et de remplir toutes les tâches. Travailler ne lui fait pas peur, ce qu’elle a transmis à son fils : « telle mère, tel fils » alors ? Enfin, Souad, l’épouse de Amine, offre un vent de liberté et d’amour !

Cette tristesse de la séparation

Il y a plusieurs instants de séparation dans ce livre. Quitter Settat pour s’installer à Casablanca. La mort mettant fin à la vie. Et évidemment le départ pour la France. Cette expérience que tant de « papas » marocains, maghrébins et méditerranéens ont vécu… Partir pour un ailleurs qui promet de pouvoir mieux gagner sa vie et forcément alors de mieux faire vivre les siens. Mais tout de même, s’en aller vers l’inconnu dans un taxi puis un train puis un bateau avant de reprendre le train… La séparation c’est ce moment si triste au cours duquel Amine laisse derrière lui sa terre natale, ses proches et Zahwa qui se dévoile davantage en mère. Puis à chaque retour c’est l’occasion de se ressourcer, revenant comme en prince. D’ailleurs Assmaâ écrit « dès qu’il le peut, donc dès que le mois d’août arrive, Amine descend au Maroc. Il lui arrive parfois de prendre la route pour Casablanca quelques heures seulement après sa dernière journée de travail » (p.184). Un passage bien véridique puisque cela se passait justement ainsi avec mon propre père !

Amine pensait, comme beaucoup d’autres immigrés, être en France pour un certain temps seulement. Le temps de gagner sa vie et de retourner au pays. Finalement sa vie, il l’a faite en France avec Souad et ses enfants. Le fils de Zahwa fait partie de ces livres dont on souhaiterait dévorer les pages rapidement car l’histoire est prenante. Mais on aurait aussi envie de faire durer la lecture pour rester en compagnie de tous les personnages si faciles à imaginer rien qu’en fermant les yeux !

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