J’ai épousé un Syrien durant la Révolution

Ce samedi 10 décembre, il est 16 heures 30 lorsque l’on sonne à ma porte. Sur le palier se trouve Linda. Cette rencontre est la toute première. De Linda, on m’a juste parlé. Pourtant, même sans ne jamais l’avoir vue, elle m’a immédiatement intéressée. La raison de ce rendez-vous est liée à son histoire. Celle d’une femme témoin des événements au pays de Bachar El-Assad. Celle d’une femme franco-algérienne, épouse d’un Syrien depuis quelques semaines à peine. Alors l’histoire d’une femme pleine d’amour.
Autour d’une collation, elle prend le temps de parler d’elle, de lui, de la Syrie, de la répression, à l’ombre des grands médias. Son témoignage vaut de l’or tandis qu’à des milliers de kilomètres de la région parisienne, se trouve le trésor de sa vie : son mari…


L’amour au-delà de la Révolution

En 2008, leurs chemins se croisent en Egypte. Lui est étudiant à Alexandrie et elle tout simplement en vacances avec une amie. Ils font connaissance et gardent contact. Leurs destins ne font plus qu’un, les affinités se créent, menant à des fiançailles, donc un mariage religieux. Les parents de Linda comptent se  rendre en Algérie pour des vacances, Linda également donc le moment est bien choisi. L’heureux événement se déroulera sur place. Mustapha qui travaille dans la marine marchande est disponible à ce moment-là et en préférant l’Algérie, il évite toutes les formalités administratives pour un visa afin de venir en France. Lui a pris, un aller retour Damas-Alger, Linda un aller retour Paris-Alger. Mariés religieusement le 18 février 2011, ils comptent aussi passer au civil par la suite mais cela ne peut se faire en Algérie car bien qu’ayant la nationalité algérienne, elle n’est pas résidente du pays. Le père de Linda leur conseille de se marier en Syrie, ainsi de partir directement depuis Alger. A ce moment-là, le pays est encore calme donc nul besoin de s’inquiéter. Cependant, sans le savoir, ils s’envolent pour la terre des origines de Mustapha seulement une semaine avant que ne débute le soulèvement. Tous deux partent certes depuis Alger mais ce n’est pas ensemble. En effet, Linda doit passer par le Liban, faute de place dans l’avion de Mustapha. On lui explique à l’aéroport qu’en raison de la révolution en Tunisie, la plupart des touristes algériens, habitués à des vacances tunisiennes, se rabattent sur la Syrie. Pour son futur mari, il n’y a qu’une chose à faire : atterrir à Damas puis prendre la route pour Beyrouth où doit arriver sa chère et tendre. En un jour, il fait donc Alger-Damas puis Damas-Beyrouth. « Mon mari n’est pas de Damas, mais de Baida. Pour la petite histoire, il y a eu un soulèvement avec les Frères Musulmans lorsque Hafez El-Assad était encore au pouvoir. La population s’est faite « éradiquer » avec violence. Donc on peut dire que cette région est sous surveillance. »

Syrie inscrite jusque sur les hauteurs


Anas, l’ami révolté
La Syrie, Linda la connaît puisqu’elle s’y est rendue bien avant de connaître Mustapha. Ainsi elle sait qu’il ne faut rien dire du gouvernement car les services secrets sont partout. Sur place, ils ne vont pas s’installer à Baida chez les parents de Mustapha. Ces derniers ont déménagé dans une autre ville il y a peu de temps. La raison ? L’armée est allée jusque dans les maisons afin d’arrêter tous les hommes pour les mettre sur une place au centre de la ville. Là, ils les ont couchés face contre terre. « Les images sont passées à la télévision. Ils se sont faits marcher dessus. Les frères de Mustapha venaient de se faire opérer de l’œil et du colon. Même si la mère a supplié pour qu’ils ne se fassent pas frapper, les soldats l’ont quand même fait. » D’ailleurs à Baida, les autorités religieuses sembleraient pro-Assad par peur, ou conviction.

Syrie inscrite jusque sur les hauteurs
 

Pour ne pas s’établir à Baida, Anas leur trouve un appartement à Lattaquié, dans un endroit qu’on appelle la Côte d’Azur. Là, les deux amoureux mènent leur vie dans ce logement pour quelques mois en principe, tandis que de son côté, Anas se met à manifester. Ils ne savent rien de ses activités jusqu’à ce qu’ils le voient à la télévision sur Al Jazeera. « Il a été le premier à demander isqat enidem dans les médias, c’est-à-dire la fin du pouvoir en place. Il a aussi été le premier dans le pays à retransmettre le direct d’une manifestation sur Internet ou encore Al Jazeera. » Cet engagement va faire de lui la personne la plus recherchée par les services de sécurité de Bachar El-Assad. L’entourage de l’étudiant va aussi être concerné.  Dans cet entourage se trouvent donc Linda et Mustapha mais aussi le cousin de ce dernier. Tous les deux ont les mêmes noms et prénoms. « Comme les enfants prennent les prénoms des grands-pères, des dizaines de personnes peuvent s’appeler de la même façon dans une seule famille. Il n’y a que l’identité du père qui vient différencier. » Installés à Lattaquié et encore plongés dans toutes leurs démarches pour se marier civilement, ils doivent se rendre à l’Ambassade de France, à Damas. « Tous les signes nous disaient de ne surtout pas partir. D’abord il y a eu une erreur sur nos tickets de bus pour l’heure de départ. Mustapha n’était pas motivé tandis que moi je lui disais qu’il ne fallait pas traîner avec toutes ces démarches. J’avais même oublié nos tickets à la maison. » Etant donné les heurts dans la ville et la police politique qui a fusillé des personnes, dans certaines rues, des milices se sont mises en place, créant donc des sortes de check point pour protéger les quartiers. Tous les deux se font donc contrôler et ils apprennent qu’il n’y a finalement pas de bus pour Damas. Ils rebroussent chemin, se font interpeller quelques minutes après. « La personne qui nous appelait nous a dit qu’al amen (police politique) venait pour nous emmener à l’arrêt de bus. » Cette annonce ne fait pas tilt dans l’esprit de Linda. Elle est habituée à la France où la police est synonyme de sécurité, généralement. «  Une Jeep beige arrive. On monte à l’arrière. Jusqu’ici tout va bien sauf qu’on nous arrête devant le poste de police de Lattaquié. » La population les a dénoncés. Pourquoi ?

« Surtout ne sortez pas »
A nouveau ils ont un interrogatoire. Mais leurs preuves ne valent pas grand chose, ils doivent attendre un responsable qui doit arriver à 9 heures du matin tandis qu’il est 4 heures. Linda prend son mal en patience dans un bureau où ne se trouve qu’une chaise. A côté, la cellule prouve des conditions inhumaines pour les prisonniers qui y passeraient. « Je suis râleuse. A 9 heures s’il n’était pas arrivé, je voulais absolument partir. Une fois passées les 9 heures, je voulais qu’on parte, on nous en a empêchés. » Finalement c’est à 11 heures qu’arrive le responsable attendu. Il comprend alors que ni Linda ni Mustapha n’ont quoique ce soit à se reprocher et qu’ils ont simplement été victimes d’une dénonciation infondée. Ils rentrent chez eux sans difficulté supplémentaire et retombent sur l’un des hommes de la milice. «  Je ne voulais pas lui parler. Je lui ai juste dit que la roue tourne et que ce qu’il nous a fait n’était qu’un coup bas. » Linda reste encore sur place en attendant un document important délivré par l’Ambassade de France : la capacité de mariage, stipulant que tous deux n’ont jamais été mariés afin de pouvoir déposer un dossier de demande de mariage auprès des autorités syriennes. « Pour moi c’était le sésame à attendre. » Cependant, elle trouve le temps long pour le document qui doit lui être délivré mais elle ne veut pas quitter le pays. La seule raison d’un départ aurait été la proposition d’un emploi pour son futur mari. Dans cette attente arrive le coup de fil de Mustapha, le cousin de… Mustapha. Il leur dit de ne surtout pas sortir. Un Mustapha du même nom de famille qu’eux deux est recherché. Il ne sait pas qui précisément. « Leur oncle qui était dans l’armée préparait sa fuite vers la Turquie et donc c’est lui qui a pu donner cette information. » Ils ne sortent donc plus du tout, mangent ce qu’ils peuvent, font des stocks de sachets de soupes. Vendredi 9 mai, jour de prière, Linda fait sa valise pour un probable départ après maintes demandes de Mustapha. Ce jour-là, le propriétaire de l’appartement qu’ils louent leur annonce qu’un couple aimerait visiter les lieux pour faire une proposition d’achat une fois qu’ils seront partis. « Je comptais rester dans la chambre, donc ça ne me dérangeait pas. Il y avait un homme et une femme, que j’entendais parler. Tout à coup, la porte de la pièce où j’étais s’ouvre. La femme en question rentre et me dit bonjour. Elle entame la conversation et se présente comme étant Hala. Je fais semblant de ne pas bien comprendre l’arabe et je lui retourne les questions qu’elle me pose. » Linda se méfie car la femme semble curieuse.


Hala ou Samah, Samah ou Hala

L’homme qui est aussi présent vient indiquer à la femme qu’il faut partir. « Il lui a dit « tu viens Samah ». C’était plus Hala mais Samah son prénom ». La franco-algérienne a vu juste, ce ne sont pas de potentiels acheteurs mais des personnes travaillant pour le pouvoir en place. Dans l’appartement il y a bien plus qu’un simple couple. Plus d’une dizaine de personnes est là pour fouiller chaque recoin. « Il y avait plus d’une vingtaine de voitures en bas de l’immeuble. » On la questionne sur Anas. Dans son esprit, une phrase s’impose « en temps de guerre, le mensonge est de rigueur. » Elle nie le connaître. On lui dit que c’est pourtant lui qui les a emmenés jusqu’à cet appartement. Elle nie, ne ment pas puisqu’un taxi les a déposés ce jour-là. Anas les a simplement rejoints. « On nous a dit qu’il fallait les suivre. Alors je me suis habillée, je me suis maquillée par réflexe et j’ai pris quelques affaires de rechange car je ne savais pas quand est ce que j’allais revenir et surtout si j’allais revenir. » On les emmène à Lattaquié dans un poste de police. « J’ai eu le droit à du Coca Cola, on m’a proposé de dormir ». Après sept heures comptées grâce aux appels à la prière qui se sont enchaînés, Linda sort enfin. Elle est placée dans un van, Mustapha la rejoint quelques minutes après mais menotté et la tête baissée. Elle veut essayer de comprendre. La seule phrase qu’il réussit à lui glisser à l’oreille est « j’espère qu’on ne sera pas emmené à Damas. » L’avant dernière prière de la journée approche et la ville de Tartousse aussi puisque le van prend sa direction. Là, il n’y pas un chat mais des chars.

« Joyeux anniversaire ma chérie »
La nuit tombe et les lumières ne sont pas, les coupures étant fréquentes. Un homme hurle « espèce de sale traître » à Mustapha. C’est un haut gradé. L’interrogatoire débute et pour stresser Linda, il ne lui laisse pas le temps de répondre. « Puis il m’a demandé de sortir de la pièce, ce que je n’ai pas fait tout de suite. Il a fallu que l’homme crie. On m’a alors installée loin de la pièce d’interrogatoire. J’ai vu un chat passé et je me suis dit qu’il devait être mon seul allié ici. Je me souviens qu’il y avait des soldats qui regardaient des vidéos sur un téléphone portable. Ils se moquaient de manifestants qui se faisaient frapper. » Alors que Mustapha se fait encore interroger, on installe Linda dans un jardin où un soldat lui apporte une bouteille d’eau. Il semble vouloir sympathiser. « Je me suis dit alors que tous n’étaient pas si méchants. » Une pensée de courte durée puisqu’elle entend des cris et sait d’où est ce qu’ils proviennent. On lui dit que non, que Mustapha va bien. Elle ne les écoute plus surtout lorsqu’on demande un couteau. « Je me suis mise à courir pour aller dans la pièce où avait lieu l’interrogatoire mais des soldats m’ont encerclée, me demandant de me calmer. Le couteau devait servir à ouvrir un paquet de café. Mais on leur a demandé de fermer les portes et les fenêtres pour que rien ne sorte de la pièce où se trouvait Mustapha. » Linda se fait violence pendant près de deux heures pour se persuader que tout se passe bien. Finalement le haut gradé l’a faite appeler et s’excuse sommairement du traitement. On lui explique qu’on a besoin de son futur mari. Aucune autre information ne lui est donnée car elle n’est pas ressortissante du pays. Alors, soit elle décide d’être ramenée à l’Ambassade de France soit elle fait le choix de repartir pour la France aux frais de l’état syrien qui lui paie son billet. « J’ai pensé à Tareq Ramadan à ce moment-là. Dans une de ses conférences, il avait dit de ne pas laisser les autres nous imposer de choisir entre deux choses : soit ci, soit ça. On a toujours le choix, pourquoi ne pas choisir une autre alternative. » Elle a besoin de réfléchir mais lui revient à la charge en faisant culpabiliser Mustapha de ne pas coopérer tandis que dire la vérité serait bien plus facile. « Dans la pièce, il y avait deux hommes. On avait le bon flic et le mauvais flic. J’avais l’impression d’être dans un mauvais film policier. » A nouveau on lui dit de sortir de la pièce mais là Linda est soulagée car Mustapha va plutôt bien physiquement. Finalement, les autorités leur offrent d’aller dans un hôtel mais ils sont sous surveillance et le conjoint de Linda doit collaborer afin de trouver où se cache Anas. « On s’est retrouvé à l’hôtel et là j’ai vu qu’on lui avait entaillé les poignets avec le couteau. On l’a accusé d’être allé chercher de l’argent au Liban lorsqu’il était venu me chercher à Beyrouth. De l’argent provenant de Hariri, anti-syrien. Ils se sont faits un gros film. » Elle reste à l’hôtel et Mustapha doit suivre les autorités. Il demande à sa famille de ne pas lui livrer le lieu où serait Anas car le but de sa collaboration est de livrer son ami. Des dizaines et des dizaines de soldats l’accompagnent pour trouver…un homme. Linda a peur pour son futur-mari et se rend compte qu’une quarantaine de voitures encadre l’hôtel en cas de fuite. « Ils croyaient qu’un commando viendrait me délivrer. » Petit coin de ciel bleu, au bout d’une semaine, soit le jour de son anniversaire, elle sort enfin de cette prison dorée avec Mustapha. « Il a réussi à me souhaiter un joyeux anniversaire malgré la situation tandis que moi j’avais complètement oublié. » Elle fête ses vingt-quatre ans.


Citoyenne française, un gilet par balle ?

Son statut de ressortissante française semble être une protection pour le couple car il se retrouve dans un grand hôtel de Lattaquié. Cette situation a lieu simplement grâce au statut de Linda, venant de France. Mais on pense d’elle qu’elle est membre de Human Right Watch. Elle prétend que son père est une personne importante dans la diplomatie algérienne en France et que sa mère est franco-française, fille de colonel. Ainsi elle réussit à contacter ses parents et les rassure sans leur raconter tous les événements et la situation dans laquelle tous les deux se trouvent. « Ma famille n’aurait rien pu faire de toute façon. L’Ambassade de France en Syrie n’a pas de pouvoir. On est soumis à la loi du pays. » Après cette semaine à l’hôtel, ils ressortent et apprennent par la même occasion qu’Anas s’est rendu en apprenant que Linda et Mustapha étaient interrogés par la police. « On n’a eu aucune nouvelle de lui. On le croyait mort. Mais dernièrement une personne qui est passé par la prison où il se trouvait a dit l’avoir vu. Il avait un casque en fer sur la tête et des chaînes autour des poignets et des chevilles rattachées au casque. Mais il doit énormément subir. » Linda appelle aussi l’Ambassade de France et explique toute sa situation sachant qu’elle est toujours en attente de sa capacité de mariage. Le destin fait que le document est arrivé le jour-même de son appel.  La consul et le premier représentant se déplacent à Lattaquié. Ils lui demandent si elle veut témoigner. Linda accepte. Rendez-vous est donné dans un café de la ville. Le récit débute et les représentants français sont choqués par ce qu’ils entendent. Linda donne le nom d’Anas, de Mustapha (le cousin de son futur-mari) mais aussi d’un Ahmed qui avait reçu un coup de pied dans le visage, scène filmée et diffusée sur Al Jazeera (à Baida). Il s’agit de noms qui ne passent pas inaperçus car connus par certaines organisations qui luttent pour le respect des droits de l’homme. Mustapha et Linda se voient offrir la possibilité de se marier en France grâce à un visa. Leur histoire a marqué les autorités françaises, du moins les personnes qu’ils ont pu rencontrer. « Ils étaient prêts à nous aider mais finalement même avec un visa Mustapha serait revenu en Syrie et puis ça ne nous intéressait pas. On a donc déposé un dossier auprès du Ministère de l’Intérieur avec notre capacité de mariage. Le délai de traitement allait être de quinze jours et non de deux mois comme ça se passe d’habitude. Est-ce que c’était un traitement de faveur ? On ne savait pas. Mais Bachar El-Assad avait fait des réformes apparemment. » Ce dépôt fait, Mustapha a une proposition d’emploi en Turquie. Il décide alors de quitter le pays et Linda part également en territoire turc pour prendre un vol depuis Istanbul pour Paris, sachant son mari en sécurité. A la frontière terrestre, les douaniers syriens savent qui ils sont et croient encore Linda membre de Human Right Watch. « Tout se sait sur place, sauf que dans mon cas, tout n’était pas vrai. Une fois arrivée sur le territoire turc, la Syrie juste derrière nous, j’avais envie d’embrasser le sol. C’est bête mais je me souviens d’une femme âgée assise sur un banc et tricotant. Ca sentait la liberté. En Syrie les enfants n’ont même pas le droit de jouer avec des cerfs-volants, par peur que ne soient accrochées des caméras qui filmeraient depuis les airs. Les autorités syriennes s’attaquent à tout le monde ! »

Si jeunes et pourtant la cible des autorités, on ne peut enlever les sourires des lèvres des enfants si facilement
 

S’établir en Syrie, Bilad al-Cham ?

Revenue en France en juin dernier, c’est finalement six mois après soit en octobre que le dossier est traité et reçu par Mustapha mais la réponse est négative. Au cours de ce même mois, lors de son retour en Syrie, Linda fait un constat. « J’ai pu voir que les gens s’étaient habitués à la situation sur place. Mais tout était quadrillé. Apparemment à Homs, ils ont construit des sortes de tranchées et mis des barbelés comme pour préparer un camp. » Le séjour en octobre dure trois semaines. Finalement une réponse positive est alors délivrée le jour même de son retour pour la France. Mais elle part en sachant tous les documents en règle. Le 15 novembre, Linda est de retour pour un mariage presque en baskets, les livrets de famille en français et en arabe suivent dans la foulée. A présent mariés, ils peuvent embarquer sur le même navire si Mustapha était amené à trouver un emploi. Cependant Linda aimerait qu’il fasse une demande de visa pour venir en France, ne serait-ce que pour une courte période. Très récemment, durant la semaine du 5 décembre, il a appris qu’une probable convocation par la police politique pouvait avoir lieu. Linda est ainsi susceptible de repartir afin de soutenir son époux. Où s’installer ensemble, ça ils ne le savent pas vraiment pour le moment. La France, l’Algérie, la Syrie… Rien n’est sûr. Linda, émue par les souvenirs, explique que tous deux ne sont pas unis que par l’amour mais aussi par la souffrance et ce depuis le début de leur histoire. En effet, Linda était présente à ses côtés lorsque six mois après leur rencontre, le petit frère de Mustapha accidenté gravement et dans un coma profond, perdait la vie. « Pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort les sépare » a marqué leur chemin à deux dés le commencement.

A la fin de notre entretien il est plus de 19 heures. Ni elle, ni moi, n’avons vu le temps passer. Le visionnage de quelques photographies met un terme au rendez-vous, le sourire aux lèvres en découvrant tous ces enfants syriens…

Des fleurs contre des balles. Les armes ne sont pas les mêmes dans chacun des camps

(UN GRAND MERCI A LINDA POUR SA DISPONIBILITE, SA GENTILLESSE, SES PHOTOS ET CE TEMOIGNAGE)

 -> Edito du 12 décembre 2011. Coup de coeur !

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